Bobines sociales 15ème édition
Demandez le programme!
Des rêves, des bombes, de la passion, de l’impossible, du capitalisme, des révolutions, des déboucheurs d’horizon, du chaos créatif, de la musique furieuse, de la morosité, des luttes, des prisons, des éclats de vie, un libraire de Belfast, des footballeuses sénégalaises, et des punks !
Venus d’ici et d’ailleurs, d’hier et de demain, une sélection de documentaires rageurs et tendres sur fond d’imaginaire et de luttes, dont le slogan chargé d’espoir est tout entier dans le titre du film d’ouverture : « Chaque mur est une porte »
Du 4 au 11 février, à travers des projections hors les murs gratuites et le week-end à La Bellevilloise à des prix Bobines. Cette édition du Festival Bobines Sociales est une mosaïque de regards portés sur des luttes qui sont aussi les nôtres.
Combien ça coûte ?
Les 4, 5, 6, 7 et 8 février, le festival « hors les murs » : entrée libre
Les 10 et 11 février, le festival « week-end à La Bellevilloise » :
1 séance : 5 €
1 journée : 10 €
2 jours, le Pass : 16 €
SUR PLACE, À LA BELLEVILLOISE, BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
Téléchargez le programme en PDF BS_2018_Program
Séances « hors les murs »
Dimanche 4 février à 17h
Bar restaurant Le Lieu-Dit
6, rue Sorbier 75020 Paris (voir le plan)
CHAQUE MUR EST UNE PORTE [58′]
Elitza Gueorguieva – Les Films du Bilboquet – 2017 – France
Dans le décor surréaliste d’un plateau de télévision des années 80 en Bulgarie, une jeune journaliste pose des questions philosophiques aussi bien à des ouvriers, des hippies qu’à des politologues : Quelles sont vos chances de survie ? Qu’est-ce que la désobéissance civile et comment la pratiquer ? Finalement, lesquels de nos rêves sont les plus importants, les accomplis ou les déçus ?
Nous sommes en 1989, le Mur de Berlin vient de tomber, et la Bulgarie voit pour la première fois sa population investir les rues avec élan, dans un même espoir. La jeune journaliste est ma mère. Deux fois par mois elle se dédoublait pour apparaître sur l’écran, au moment même où elle le regardait à mes côtés, et questionner les jeunes sur leurs préoccupations, qui à ce moment se résumaient en un seul mot : la liberté. Je n’arrivais pas à comprendre tout ce qui se disait à l’écran mais je voyais la réaction de mes parents et j’étais heureuse par procuration. Ainsi, j’ai vécu ce moment d’une manière particulière, où le privé et le public ne faisaient qu’un.
Chaque mur est une porte est un film à la fois politique et personnel, tissé d’archives et de phrases poétiques. Il explore ce double mouvement de l’enfant qui grandit et de la société qui s’émancipe d’un régime paternaliste. A travers «Version M», cette émission kitch et décalée sur la jeunesse bulgare des années 80, il revisite ce grand moment de réenchantement politique et s’interroge sur le sens des révolutions échouées et leur empreinte dans nos vies.
Chaque mur est une porte, fiche du film
Chaque mur est une porte, article Cinéma du réel
Rencontre-débat avec Elitza Georguieva, réalisatrice de CHAQUE MUR EST UNE PORTE
lundi 5 février à 19h30
Centre socio-culturel Archipélia
17, rue des Envierges 75020 Paris (voir le plan)
LE GRAND BAIN [16′]
Valérie Leroy – manifest – 2017 – France
Mia, trente ans, en instance de divorce, emménage dans un studio au sein d’une résidence HLM. Ancienne championne de natation, elle va se retrouver à donner des cours de natation aux habitants de l’immeuble. Sans piscine.
CHRONIQUES DE SAISONS [44′]
Jérôme Polidor – La Mare – 2017 – France
Balnéaire, culturel ou humanitaire, le tourisme modélise les lieux où il opère. Derrière le décor attendu, une jeune saisonnière réalise paysages et portraits sonores dans la station de bord de mer où elle travaille. Au fil des saisons, sa quête de sons, de sens et d’expériences collectives l’amène à voyager en France et en Italie à la rencontre de jeunes gens «engagés» dans des voies radicalement différentes.
Chroniques de saisons, bande annonce
Rencontre-débat avec Jérôme Polidor, réalisateur de CHRONIQUES DE SAISONS
mardi 6 février à 19h30
Médiathèque Marguerite Duras
115, rue de Bagnolet, 75020 Paris (voir le plan)
QUAND LE VENT EST AU BLÉ [70′]
Marie Devuyst – Les Films du 1er Mai – Belgique – 2016
Ces dernières années, sur les terres de Wallonie, on a vu réapparaître des variétés oubliées de céréales paysannes. Les blés anciens. Au fil des saisons, les graines se multiplient, se répandent et se transforment. Les gens se rassemblent, le travail s’organise. Un petit réseau prend forme. C’est alors que l’acte de produire la semence et le pain devient pour chacun une expérience, guidée avant tout par la recherche du goût et le respect de la terre. Des champs au hangar, du moulin à la boulangerie, le film raconte les parcours croisés d’un agriculteur, une agronome, un paysan boulanger et deux meuniers, cinq acteurs du bon grain et du bon pain.
Quand le vent est au blé, page du film & bande annonce
Rencontre-débat avec Anne Faisandier
Mercredi 7 février à 19h30
Permanence RCI – La Cimade
25 rue Fessart, 75019 Paris (voir le plan)
BRAGUINO [49′]
Clément Cogitore – Blue Bird distribution – France – 2017
Dans les années 1970, pour échapper à l’emprise de l’État et à celle de la communauté des Vieux-croyants, une confession orthodoxe minoritaire de Russie (comparables aux Amish des USA) à laquelle il appartient et est en désaccord, Sacha Braguine s’est exilé au fond de la Taïga sibérienne, retiré dans les forêts de Sibérie à 700 km de toute présence humaine.
Il vit là au milieu d’une nature généreuse, grandiose et hostile. Il y prélève sa juste part lorsqu’il chasse le coq de bruyère ou abat un ours, qu’il dépèce au couteau avant de prier pour son âme.
Blonds comme les blés, les petits ne vont pas à l’école mais rejoignent en canot à moteur leur terrain de jeu, une île sablonneuse à l’abri des animaux sauvages. Les Braguine ne connaissent pas pour autant la paix. L’incursion sur leur territoire de braconniers qui débarquent en hélicoptère fusils à la main, et surtout les relations conflictuelles qu’ils entretiennent avec les Kiline, leurs seuls voisins, jettent une ombre sur leur fragile paradis.
En apprivoisant Sacha et sa famille, Clément Cogitore se fait le témoin des rêves et des utopies d’une microsociété que menace autant l’immensité du monde que la nature humaine. Il tente de percer le mystère de la volonté de cet homme venu il y a plus de trente ans, s’installer là avec sa famille dans l’espoir de vivre en paix, en autarcie complète. Lui et sa famille construisent un modèle de vie autosuffisant mais très rapidement pourtant, ce paradis devient la scène d’un conflit ouvert entre deux familles ne parvenant pas à cohabiter.
DOUBLE JOURNEY [40′]
Mariann Lewinsky, Antonio Begini – datoproduction – Italie/Suisse – 2015
Après un long travail de restauration, ce film laisse entrevoir des terres que nous connaissons aujourd’hui comme théâtre de guerre, saisies par le regard limpide d’une héroïque aventurière du 20ème siècle. Depuis plus d’un demi-siècle, ses périples n’ont cessé de captiver l’imaginaire des lecteurs, écrivains, cinéastes et voyageurs.
Rencontre-débat avec Mariann Lewinsky, réalisatrice de DOUBLE JOURNEY
JEUdi 8 février à 19h30
Bibliothèque Couronnes
66 Rue des Couronnes, 75020 Paris (voir le plan)
LES HIMBAS FONT LEUR CINÉMA [52′]
Solenn Bardet – Gédéon programme – France – 2012
Quelque 10 000 Himbas vivent sur les 30 000 km² du Kaokoland en Namibie ; environ 3 000 autres habitent sur la rive angolaise du fleuve Cunene qui fait office de frontière entre les deux pays sur près de 200 km. Terriblement télégéniques, ils en ont assez d’être les projections fantasmées des Blancs. Épaulés par leur amie française Solenn Bardet, avec qui ils entretiennent une amitié profonde depuis près de vingt ans, ils réalisent un drôle de petit film pour se montrer tels qu’ils sont. On voit alors moins les membres d’une tribu “primitives” que des hommes et des femmes dans toute leur humanité et leur intelligence.
Rencontre-débat avec Solenn Bardet, réalisatrice de LES HIMBAS FONT LEUR CINÉMA
vendredi 9 février à 19h30
Le Local
18 rue de l’Orillon 75011 Paris (voir le plan)
RÉSERVATION OBLIGATOIRE auprès du LOCAL: 01 46 36 11 89 ou infos@le-local.net
COMMENT T’EXPLIQUER MÈRE [18′]
Hassan Zbib – Planète Spots – France – 1998
Dans une maison d’un autre temps, une mère écoute la lettre confession de son fils, un franc-tireur, qui lui raconte sans le moindre remords et avec tous les détails imaginables le récit de son activité guerrière… Ce court métrage se veut une plongée sans ménagements dans l’horreur et la cruauté de la Guerre…
CREATIVE CHAOS, ROUND ONE [66′]
Hassan Zbib – Odelion Films / Planet Korda Pictures – France/Irlande/Liban – 2008
Un réalisateur libanais vivant à Paris revient dans son village natal du sud Liban au lendemain de la guerre de 2006 qui a opposé l’armée israélienne aux troupes du Hezbollah libanais. Il trouve une population faisant face à la destruction.
Dans ce film, écrit à la première personne, comme un journal de voyage, il va enregistrer les témoignages sur la reconstruction, la survie, mais aussi sur les cycles de la vie, du destin, de la religion, de la guerre, de la paix… et de la récolte des olives. Il va opérer une plongée dans une communauté blessée mais bien vivante, celle de sa propre famille.
Rencontre-débat avec Hassan Zbib, réalisateur des 2 films
Week-end à La Bellevilloise
19-21 Rue Boyer, 75020 Paris (voir le plan)
Les tables de presse
Lors du week-end à la Bellevilloise, nous aurons le plaisir d’accueillir aux tables de presse :
L’Envolée: Pour en finir avec toutes les prisons lenvolee.net/
Fakir Journal fâché avec tout le monde ou presque…
Observatoire international des prisons Pour le respect des droits de l’homme en milieu carcéral et un moindre recours à l’emprisonnement.
Moins Une. « Face à ce qui va nous tomber sur la gueule, et ça ne fait que commencer, et on ne va pas vous faire un dessin, faut rentrer dans le tas, ensemble, tout de suite. »
Et… des livres, des DVD à acheter pour soutenir les causes qu’ils représentent.
Samedi 10 Février de 11h à 23H
BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
11h // LES LUMIÈRES DE CLANCY
LE LIBRAIRE DE BELFAST [54′]
Alessandra Celesia – Zeugma Films – Dumbworld – France/Irlande – 2011
Un libraire sans librairie, un rappeur couvert de cicatrices, un punk dyslexique amateur d’opéra, une chanteuse adepte de x-factor, un matelas trop grand pour le lit d’antan, une énième alerte à la bombe… Le libraire de Belfast a construit son arche sur les échafaudages de sa petite maison en briques, où des centaines de volumes invendus racontent le naufrage d’une ville. John Clancy cherche un nouveau chemin dans les pages jaunies par le temps et les cigarettes consommées sans modération.
Rencontre-débat avec Alessandra Celesia, réalisatrice du LIBRAIRE DE BELFAST
13h // STRATÉGIE Du CHOC
DERNIERS JOURS A SHIBATI [50′]
Hendrick Dusollier – Les Films d’ici – France – 2017
Dans l’immense ville de Chongqing, voué à la démolition, Hendrick Dusollier filme avec tendresse et précision les habitants d’un dernier des vieux quartiers : Shibati. Guidé dans les ruelles animées du quartier par Zhou Hong un petit garçon de 7 ans, par Madame Xue Lian, avatar chinois du Facteur Cheval et à travers des discussions avec le coiffeur Li, le réalisateur nous montre les transformations d’une Chine en pleine mutation. L’empathie qu’il ressent pour les habitants de Shibati est tangible et renforcée par les différents temps du tournage, espacés de 6 mois. Il restitue une expérience intime même si ses minces connaissances de la langue chinoise créent, de fait, une distance qui donne au film une légèreté sans en ôter l’émotion. Il donne des habitants de Shibati un portrait délicat et nuancé qui atténue la violence réelle de leur situation.
Derniers jours à Shibati, bande annonce
Derniers jours à Shibati, article Télérama
Distinctions
- 2017 : GIFF – Guanajuato International Film Festival – Guanajuato (Mexique) – Prix du Meilleur documentaire international
- 2017 : IDFA – International Documentary Festival Amsterdam – Amsterdam (Pays-Bas) – Prix Spécial du Jury
- 2017 : États généraux du film documentaire – Lussas (France) – Expériences du regard
- 2017 : Images en bibliothèques – Paris (France) – Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
- 2017 : Cinéma du réel – Paris (France) – Prix de l’Institut français Louis Marcorelles & Prix du jury jeunes
NOUVELLE ORLEANS/ LABORATOIRE DE L’AMÉRIQUE [60′]
Alexandra Kandy Longuet – Crescendo Media Films – France – 2017
Le 29 août 2005, Katrina, l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire des États-Unis ravage la Nouvelle-Orléans. Bilan : une ville submergée à 80 % et plusieurs milliers de victimes, pour la plupart noires et pauvres. La ville vidée de ses habitants devient le laboratoire d’un capitalisme du désastre. La faillite des autorités laisse le champ libre à une politique ultra libérale qui va amplifier les inégalités économiques, sociales et raciales. Les habitants noirs subissent la double peine, économique cette fois. Seuls 10 % d’entre d’eux ont pu revenir et se réinstaller mais ils se sentent désormais des étrangers dans leur quartier. Certains préfèrent louer au primo-arrivants blancs et s’éloigner vers la périphérie.
On se souvient du livre de Naomie Klein, « La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre* », une analyse qui postule la mise en œuvre des théories les plus folles de Milton Friedman, économiste ultra libéral mort en 2002. Certains de ses admirateurs n’en peuvent plus d’allégresse et de cynisme. Richard Baker, élu républicain de Louisiane à la Chambre des Représentants a déclaré dans le Wall Street du 9 septembre 2005 : « Enfin, les cités HLM de la Nouvelle-Orléans ont été nettoyées. Ce que nous n’avons pas su faire, Dieu s’en est chargé. »
* La stratégie du choc – Noamie Klein – Éditions Actes Sud, 2007
Rencontre-débat avec Hendrick Dussolier, réalisateur de DERNIERS JOURS A SHIBATI et Romain Huret
Romain Huret est historien des Etats-Unis, membre de l’Institut universitaire de France, auteur de Katrina, 2005 – L’ouragan, l’État et les pauvres
15h30 // CES INFINIES LONGUES PEINES
FAITES SORTIR L’ACCUSÉ [70′]
PeG et Philippe Lalouel – Les Films du bout de la ville – 2017
Pour des vols et des évasions à la fin des années 1980, Philippe Lalouel est en prison depuis 30 ans. Contaminé par le VIH lors d’une transfusion sanguine, il se bat pour ne pas mourir à l’intérieur. Au fil d’une longue correspondance avec le réalisateur, il prend la parole depuis une prison de haute sécurité et refuse sa destinée de fantôme social. Autour d’un énième procès aux assises, sa compagne Monique, et un groupe d’amis se battent à ses côtés pour le faire sortir. Une histoire d’amour et d’amitiés qui dévoile une partie de l’implacable machine judiciaire. Une plongée anti-spectaculaire dans le temps infini des longues peines.
L’HÔTEL DES LONGUES PEINES [70′]
Hélène Angel – Les films d’Ici – 2007
Il y a 1 an, 10 ans, 20 ans, 30 ans, leur homme, fils, frère, ami, père, a été condamné à une longue peine. Les voici du coup condamnées, au manque, à l’attente, à une vie rythmée par la prison, amputée de celui qui est dedans. Pour le voir le temps d’un parloir, elles viennent parfois de très loin et descendent à l’Hôtel de la Gare. Discrète, la caméra capte le ballet lent et pudique de ces femmes, entre l’hôtel et la centrale.
Hôtel des longues peines, bande annonce
Hôtel des longues peines, article Le Monde
Rencontre-débat avec PeG, réalisateurs de FAITES SORTIR L’ACCUSÉ et Monique Erbé (la boulangère)
18h // double tours
PUSSY [8′]
Renata Gasiorowska – Lodz film school – 2016 – Pologne
Une jeune fille passe la soirée seule chez elle. Elle décide de se faire un petit plaisir en solitaire, mais tout ne se passe pas exactement comme prévu.
LE VERROU [62′]
Leila Chaïbi, Hélène Poté – Z’azimut films – 2016 – France
Tunis aujourd’hui. Trois femmes, trois témoignages.
Houda, Mabrouka et Faouzia ont en commun le tasfih, un rituel magique qui vise à protéger les jeunes filles de toute pénétration, désirée ou subie, avant le mariage. Le sortilège «ferme» les fillettes, et « ouvre » à nouveau les jeunes femmes à la veille de leur nuit de noces.
LE VERROU parle du corps féminin, de ses représentations dans l’espace public et privé, de la place des femmes dans l’intimité, la famille, la société tunisienne, et propose une réflexion sur un héritage tiraillé entre traditions et profond besoin d’émancipation.
Distinctions
- 2017 : Les Étoiles du documentaire – Paris (France) – Sélection
- 2017 : Scam – Paris (France) – Étoile de la Scam
- 2017 : PCMMO – Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient – Saint-Denis (France) – Sélection
- 2016 : Festival du film documentaire de Saint-Louis – Saint Louis (Sénégal) – Grand Prix
- 2016 : Traces de Vies – Clermont-Ferrand (France) – Prix Hors-Frontières
- 2016 : Cinemed – Festival International du Cinéma Méditérranéen de Montpellier – Montpellier (France) – Filmer en région – Sélection documentaires
Rencontre-débat avec Leïla Chaïbi et Hélène Poté, réalisatrices du film LE VERROU
20h15 // documenteur ?
CLOSE UP [100′]
Abbas Kiarostami – Iran – 1991
Un homme en déshérence se fait passer pour un célèbre cinéaste iranien, afin de s’attirer les faveurs d’une famille bourgeoise. L’homme est démasqué et arrêté. Abbas Kiarostami reconstitue ce fait divers avec tous les protagonistes. Un équilibre fragile entre fiction cinématographique et récit reconstitué…
Pourquoi close up est l’un des chefs d’œuvre d’Abbas Kiarostami
Discussion autour du film CLOSE UP avec des réalisateurs dont les films sont projetés dans le cadre du festival et Asal Bagheri, spécialiste du cinéma iranien
Cette séance est dédiée à Axel Salvatori-Sinz. Réalisateur des « Chebabs de Yarmouk » et de « Cher Hassan », projetés lors de précédentes éditions du festival dont il était un fidèle compagnon, Axel est décédé le 6 janvier dernier.
dimanche 11 Février de 11h à 23H30
BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
11h // coup franc
SÉANCE TOUT PUBLIC (à partir de 10 ans)
LADIES’ TURN [54′]
Hélène Harder – Wendigo Film – France – 2012
Au Sénégal, pays du foot roi, en 2009 s’organise pour la première fois un tournoi de football féminin sur les terrains de quartiers, grâce à l’association Ladies’ Turn. Malgré l’engagement passionné et combatif de Seyni, ancienne capitaine de l’équipe nationale, et de celles et ceux qui se battent à ses côtés, le terrain est loin d’être gagné. En 2011, bravant tabous et préjugés, les filles reprennent les matchs et jouent devant un public de plus en plus nombreux. Les laissera-t-on jouer la partie comme elles le veulent jusqu’au bout ? Derrière l’enjeu de la victoire finale, s’en cachent en réalité bien d’autres, liés à la place des femmes, au changement des représentations et à la transgression des rôles assignés. Au-delà du désir de remporter la finale se joue peut-être l’aspiration à une autre victoire.
Ladies’turn, fiche du film & bande annonce
Ladies’turn, critique Passeurs d’Images
Le film Ladies’ Turn poursuit sa tournée
Rencontre-débat avec Hélène Harder, réalisatrice de LADIES’TURN
13h // mémoire vive
DO YOU REMEMBER REVOLUTION ?[116′]
Loredana Bianconi – Dérives asbl – Belgique – 1997
En Italie, au milieu des années 70, Adriana, Barbara, Nadia, Susanna ont 20 ans quand elles décident d’entrer dans la lutte armée, de quitter leur vie sociale et leur famille pour faire de la révolution le centre et le but de leur existence. Elles réapparaissent aujourd’hui après de longues années de prison, elles essayent de raconter chacune leurs propres expériences. Elles parlent des raisons politiques qui les animaient, des conflits, des doutes, des déchirures qui ont marqué leur vie de femme prise dans le tourbillon de la guerre.
Ce que dit la révolution (Do you remember revolution ?) de Loredana Bianconi
Rencontre-débat avec Oreste Scalzone
Oreste Scalzone est une des figures les plus connues de la subversion sociale dans l’Italie des années 70-80. Il est fondateur avec d’autres, de Potere Operaio. Il a connu les femmes interviewées depuis leurs débuts militants et à travers les différents contextes et époques.
15h30 // Fureurs de vivre
PORTRAIT D’UNE PRÉSIDENTE [38′]
Brigitte Tijou – France – 1995
Ce film suit les pas du militant Cleews Vellay, président d’Act Up-Paris de 1992 à 1994. C’est l’histoire du sida, c’est aussi l’histoire de l’homophobie, et c’est surtout l’histoire de la colère.
Cleews ne voulait pas être considéré comme «un héros» et pourtant, sous sa « souveraineté », nombre d’actions majeures d’Act Up-Paris ont été menées : comme celle d’encapoter l’obélisque en 1993 à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida ou encore son passage dans l’émission Sidaction en 1994 pour affirmer l’existence des personnes séropo et l’appel criant face à un gouvernement (sous Mitterrand) qui ferme les yeux. Lors d’un séjour en 1993 à l’hôpital de la Salpêtrière, il enrage de trouver face à sa chambre le chantier en construction de la BNF, ultime provocation à ses yeux du président. Sa dernière grande action sera sa volonté «d’enlever» Philippe Douste-Blazy, ministre délégué à la Santé, pour l’amener au QG Act Up-Paris : «On veut que ça le fasse chier de venir au local.». Cleews Vellay meurt le 18 octobre 1994 à l’âge de 30 ans. Le documentaire de Brigitte Tijou, entre archives, témoignages et paroles en voix-off permet de (re)découvrir ce militant essentiel à l’affirmation d’Act Up.
BELLE DE NUIT – GRISELIDIS RÉAL [74′]
Marie Eve de Grave – On Move Productions, Centre Bruxellois de l’Audiovisuel – RTBF – Belgique – 2016
« Dites bien que je suis peintre, écrivain et putain révolutionnaire ! »
S’immergeant au cœur des écrits de Grisélidis Réal, scandaleuse femme publique, le film retrace le parcours intime et fulgurant d’une femme hors norme. Images fictionnelles inspirées des textes, dessins, photographies, entretiens, archives documentaires, s’entrelacent pour tisser le portrait pluriel d’une magnifique rebelle en quête permanente de liberté et d’appartenance. Une vie en train de s’écrire qui dévoile une magnifique écrivaine.
- 2017 : FIFF-Festival International de Films de Femmes – Créteil (France) – Prix FranceTV au Féminin – Meilleur Film de la Section « Libertés de Voir »
- 2017 : FIFA (Festival International du Film sur l’Art) – Montréal (Canada) – Grand Prix
- 2016 : Echos d’ici, échos d’ailleurs, sur les pas de Christophe de Ponfilly – Labastide-Rouairoux (France) –
- 2016 : FIFF (Festival International du Film Francophone de Namur) – Namur (Belgique) – Regards du présent
- 2016 : Festival international du cinéma indépendant (BAFICI) – Buenos Aires (Argentine) – Sélection
- 2016 : Visions du Réel – Nyon (Suisse) – Sélection Regard Neuf
Rencontre-débat avec Brigitte Tijou, réalisatrice de PORTRAIT D’UNE PRÉSIDENTE, Marie Eve de Grave, réalisatice de BELLE DE NUIT – GRISELIDIS REAL et un membre d’ActUp
18h00 // jusqu’au bout!
SI JAMAIS NOUS DEVONS DISPARAÎTRE CE SERA SANS INQUIÉTUDE ET EN COMBATTANT JUSQU’À LA FIN [16′]
Jean-Gabriel Périot – Envie de tempête – France – 2014
Un guitariste et un batteur jouent un morceau de rock instrumental. Le public se meut au rythme de la musique. Parmi la foule, une femme, singulière. La musique s’arrête après une longue montée en puissance. La femme, tombée au sol, seule, lutte contre l’inertie de son corps. Un paroxysme sonore, corporel et visuel, la lutte de cette femme et des musiciens pour le faire s’éterniser.
LA MORT SE MÉRITE [97′]
Nicolas Drolc – Les films des deux rives – France – 2017
Dans « Sur Les toits », son 1er film qui évoquait les révoltes des prisonniers dans les années 70 (projeté lors de l’édition 2015 du festival Bobines sociales), Nicolas Drolc donnait déjà la parole à Serge Livrozet, très engagé dans ce combat.
Fils d’une prostituée, plombier, braqueur, taulard, Serge Livrozet est aussi une figure politique des années soixante-dix. Il a fréquenté Sartre, participé à la création de Libération, était ami de Michel Faucault avec lequel il a fondé de Comité d’Action des Prisonniers et a écrit une quinzaine d’essais.
Anarchiste, anticapitaliste, on le retrouve aujourd’hui dans ce portrait que lui consacre Nicolat Drolc, plus gouailleur et combatif que jamais. Il met sa verve et sa ténacité au service de ses combats de toujours, soutenu par une pensée et une expérience singulières.
Le très beau noir et blanc et la bande son (Reverend Deadeye’s Broken Spirits et Quintron’s Weather Warlock) renforcent l’intensité du film qui tient avant tout du parti pris du réalisateur de montrer cet homme intransigeant et plein de panache à travers l’affection qu’il lui porte.
Un film à l’image de Livrozet: généreux, décapant et salubre.
Entretien avec Nicolas Drolc & bande annonce, France Culture
Rencontre-débat avec Nicolas Drolc, réalisateur de LA MORT SE MÉRITE
20h30 // élixir de jeunesse
BUNCH OF KUNST [97′]
Christine Franz – Production Christine Franz – Allemagne – 2017
«On the road» avec les Sleaford Mods, trio post-punk, dit les voix de la «working class» britannique. Ils nous font entendre les sons furieux des tempêtes sociales en cours et à venir. Poésie brute, musique minimaliste et critique sociale. Jason Williamson et Andrew Fearn, musiciens de Nottingham sans concession recoiffent les crêtes mal peignées et font «pogoter» toutes les générations, femmes et hommes, jeunes et vieux «désespérés par les chansons d’amour».
Christine Frantz suit le duo et leur inséparable manager chauffeur Steve Underwood. Elle a vu quelque chose frémir dans les pamphlets des Sleaford Mods, un concentré de colère et de radicalité balayant les paysages d’un Royaume-Uni dévasté par l’austérité. Et rien de tout cela n’est désincarné, le chanteur Jason Williamson puise dans son passé d’ouvrier d’usine de poulet de quoi nourrir ses diatribes anticapitalistes.
À propos d’engagement politique, Jason Williamson déclare : «Les Sleaford Mods sont politiques par défaut puisque de nos jours, tout l’est. Nous sommes cernés par cela (…) tu deviens nécessairement impliqué politiquement, parce qu’il y a vraiment trop d’injustices pour que cela puisse être ignoré, tout simplement. Sauf que l’oppression est devenue plus… raffinée (…) plus subtile. Ceci dit nous ne prônons pas la révolte, nous ne prétendons pas être socialistes ni même anarchistes, nous nous contentons de décrire ce que nous voyons autour de nous.»