Certains récupèrent, partagent, font du plein avec des riens.
D’autres traversent les océans pour fuir un monde invivable et échouent dans des camps qui ne le sont pas moins.
Quelques irréductibles font le choix de rester quand d’autres quittent leur univers sinistré.
Les uns saisissant les armes, d’autres empoignent les mots.
Du 19 au 26 février, à travers des projections « hors les murs » gratuites en semaine et à prix Bobines le week-end à La Bellevilloise, cette édition du Festival Bobines Sociales est une mosaïque de regards portés sur ces luttes qui sont aussi les nôtres.
Les 19, 20, 21,23, 24 février, le festival « hors les murs » : entrée libre
Les 25 et 26 février, le festival « week-end à La Bellevilloise » :
1 séance : 5 €
1 journée : 10 €
2 jours, le Pass : 16 €
SUR PLACE, À LA BELLEVILLOISE, BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
Téléchargez le programme en PDF
Séances « hors les murs »
Dimanche 19 février à 17h
Bar restaurant Le Lieu-Dit
6, rue Sorbier 75020 Paris (voir le plan)
Vincennes, l’université perdue
Virginie Linhart
Agat films & Cie, Arte France – 2016 – France – 95′
Vincennes, fille de 68
Que faire des trublions de 68? se demanda le pouvoir d’alors. Les exiler au milieu des bois de Vincennes avec un os à ronger, une université expérimentale, l’université de Paris VIII, qui serait ouverte à tous, bacheliers, non bacheliers, salariés. Défi relevé par un trio d’enseignants de Nanterre dont Hélène Cixous. Ce qui se passa? Un joyeux bazar, oui, mais aussi un formidable outil révélateur d’intelligences. Bientôt s’y pressèrent les plus grands intellectuels. Les effectifs explosèrent alors que les crédits alloués à l’université diminuaient. Et pourtant on continuait d’y travailler, rudement bien même.
Comment arrêter la machine? se demanda le même pouvoir en place dix ans plus tard. Une seule solution. Non, pas la révolution, mais la destruction. Il fallait tuer ce symbole, que surtout il ne reste rien; déraciner Vincennes. On résista. « Vincennes à Vincennes !» « Vincennes vivra !». En vain. La décision était prise. Le 27 août 1980 les pelleteuses arrivèrent et rasèrent tout, en 48 heures seulement. Qui étaient ceux qui habitaient ce lieu foisonnant, enseignants, étudiants, que se passait-il là-bas? C’est ce qu’interroge Virgine Linhart, fille de Robert Linhart, fondateur du mouvement prochinois et alors enseignant en philosophie, au milieu de ce qui n’est aujourd’hui plus qu’une simple clairière. Et voilà, le miracle surgit. Vincennes revit, joli pied de nez!
Rencontre-débat avec Virginie Linhart, réalisatrice du film, Serge le Peron, réalisateur, étudiant puis enseignant à l’université de Vincennes, Jean-Marc Salmon, sociologue, enseignant à l’université de Vincennes
Lundi 20 février à 19h30
Centre socio-culturel Archipélia
17, rue des Envierges 75020 Paris (voir le plan)
Les Tribus de la recup
Laurence Doumic et Emmanuelle Zelez
France THM Productions – 2016 – France – 52’
De tous temps, les hommes ont pratiqué la récupération, en détournant les objets de leur usage premier. Cette pratique se situe parfois à la marge du modèle sociétal. Elle est le fait de personnes qui œuvrent par nécessité. Depuis les années 1970, elle est aussi le fait de militants qui remettent en cause la société de consommation, pour des raisons d’autonomie écologique et intellectuelle. Aujourd’hui, face à l’épuisement des ressources naturelles, les politiques gouvernementales tentent d’amoindrir la quantité de déchets que nous produisons. Mais la société de surconsommation a rempli nos vies de marchandises : nous possédons quinze fois plus d’objets que nos grands-parents. Conséquemment, nos poubelles se remplissent de produits déchus, mais pas pour autant hors d’usage. La récupération, pratique jusqu’alors marginale dans les pays riches et relevant de la survie, s’organise donc aussi pour des raisons d’écologie sociale et environnementale.
Rencontre-débat avec Laurence Doumic et Emmanuelle Zelez, réalisatrices du film, Samuel Lecoeur, président de l’association AMELIOR
Pour en savoir plus :
Mardi 21 février à 19h30
Médiathèque Marguerite Duras
115, rue de Bagnolet, 75020 Paris (voir le plan)
Fukushima mon amour #datagueule 32
Julien Goetz et Henri Poulain
2015 – France – 3’51
Haut en chiffres et sans détour, replace l’événement de la catastrophe nucléaire dans ce qu’il a de plus chronologique.
La Terre abandonnée
Gilles Laurent
Centre Vidéo de Bruxelles – 2016 – Belgique – 73’
Dans la zone évacuée autour de la centrale nucléaire de Fukushima, 5 ans après la « catastrophe », quelques rares individus vivent encore sur cette terre brûlante de radiations.
Nous les suivons dans leur quotidien. Un quotidien rythmé par les travaux de « décontamination » orchestrés par le gouvernement nippon. Ceux-ci semblent bien dérisoires face à l’étendue du séisme tant humain qu’écologique.
L’existence apparemment déraisonnable mais paisible de ces irréductibles nous rappelle qu’un bout de terre est, en dernier recours, notre lien le plus sûr au monde.
Rencontre-débat avec Laure Noualhat, journaliste environnementale, spécialiste des questions nucléaires.
Mercredi 22 février à 20h15
Khiasma
15 rue Chassagnolle, 93260 Les Lilas (voir le plan)
Corps interdits
Jérémie Reichenbach
Quilombo Films – 2016 – France – 12′
Le film dénonce la violence de l’Etat dans les brumes et le froid du campement de Calais. Avec poésie et douceur, il évoque les solidarités existantes, et les voix des migrants se mêlent aux images de la « jungle ». Le camp mis en place témoigne de la barbarie étatique qui fonctionne non pas « aux portes de l’Europe » mais dans un pays européen. 80 ans après les camps de réfugiés espagnols, les gouvernants français continuent d’accueillir les immigrés avec la même brutalité.
Mbëkk mi, le souffle de l’océan
Sophie Bachelier
2012 – France – 52’
Dans des entretiens filmés en noir et blanc, en plan fixe, des femmes sénégalaises parlent avec sobriété de leur mari, leur frère, leur fils. Ils ont pris le bateau pour l’Europe, et elles les attendent… elles évoquent la dernière fois qu’elles les ont vus, le dernier soir sur la plage au moment de courir vers les barques. On comprend la volonté et le courage de partir qui animent ces hommes. La vie de leur famille au Sénégal continue, avec les difficultés et les peines, et surtout, l’incertitude. C’est le monde que chaque migrant anonyme transporte avec lui qui nous apparaît alors clairement. C’est sa vie laissée derrière lui qui se rappelle à nous.
Rencontre-débat avec les invités
Jeudi 23 février à 19h30
Bibliothèque Couronnes
66 Rue des Couronnes, 75020 Paris (voir le plan)
Au nom du Père, de tous, du ciel
Marie-Violaine Brincard
Les Films du Sud – 2010 – France – 50’
D’avril à juillet 1994, au Rwanda, quelques Hutu résistent à la terreur génocidaire et décident d’accueillir et de sauver des Tutsi. Quinze ans plus tard, malgré des tentatives symboliques de reconnaissance, ils sont toujours marginalisés : traîtres pour certains et tueurs potentiels pour d’autres. Joseph, Joséphine, Léonard, Augustin et Marguerite racontent comment, au péril de leur vie, ils ont caché des Tutsi et les ont aidés à s’enfuir. Leurs paroles résonnent alors dans les lieux où ils ont résisté, des collines de Nyanza aux rives du lac Kivu, rendant ainsi sensible l’humanité dont ils ont fait preuve.
Rencontre-débat avec Marie-Violaine Brincard, réalisatrice du film et Jean-Marc Besson de l’association Survie.
Pour en savoir plus :
Vendredi 24 février à 19h30
Permanence RCI – La Cimade
25 rue Fessart, 75019 Paris (voir le plan)
Les Migrants ne savent pas nager
Jean-Paul Mari, Franck Dhelens
Point du jour – 2016 – France – 55’
Le 8 juin 2016, l’ONU annonce que plus de 10 000 migrants sont morts en Méditerranée depuis 2014.
« L’Aquarius », navire pour 300 passagers, affrété par l’organisation « SOS Méditerranée » a passé deux mois en Méditerranée. Cette ONG, créée par un groupe de citoyens européens autour du capitaine Klaus Vogel, se consacre exclusivement au sauvetage des naufragés entre les côtes de la Sicile et celles de l’Afrique – la partie la plus meurtrière – où des milliers de migrants ont péri noyés ces dernières années.
Deux journalistes sont restés à bord pendant trois semaines pour témoigner des efforts d’une poignée de bénévoles. Ce film raconte l’engagement des uns face à la détresse des autres…
Rencontre-débat avec Jean-Paul Mari, réalisateur
Pour en savoir plus :
« Les migrants changent le monde », entretien avec Jean-Paul Mari sur le site de La Montagne
« Les migrants ne savent pas nager » : 7 images-clés d’un doc bouleversant / Site Téléobs
Week-end à La Bellevilloise
19-21 Rue Boyer, 75020 Paris (voir le plan)
Les tables de presse
Lors du week-end à la Bellevilloise, nous aurons le plaisir d’accueillir aux tables de presse :
L’Envolée : lenvolee.net/
La revue Cassandre/Hors champs : www.horschamp.org
La librairie Résistances
Quartier debout
20ème solidaire
L’Association Survie : http://survie.org/
La revue Silence! : www.revuesilence.net
Le collectif Van : http://www.collectifvan.org
Le journal Merhaba Hevalnö
Et… des livres, des DVD à acheter pour soutenir les causes qu’ils représentent.
Samedi 25 Fevrier de 11h à 22H
BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
11h // Au pays des hommes intègres //
Capitaine Thomas Sankara
Christophe Cupelin
Laïka Film, Akka Films – 2014 – Suisse- 90’
Ce documentaire captivant dépeint avec humour la révolution conduite par Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso.
De 1983 à 1987, Sankara se bat en faveur de l’indépendance politique du pays, de son désendettement, mais aussi de l’éducation des jeunes, de l’émancipation des femmes et de l’éradication de la corruption. Cette politique intransigeante et les frasques de ce jeune, beau et brillant dirigeant font trembler le monde des puissants et s’achèvent en 1987, année de son assassinat.
Depuis plus de 25 ans, Christophe Cupelin collecte inlassablement les archives écrites, sonores et audiovisuelles et réussit à travers un montage méticuleux à brosser un portrait exceptionnel de cette icône révolutionnaire.
Rencontre-débat avec les invités
Pour en savoir plus :
- Capitaine Thomas Sankara – Le film
- Affaire Sankara, la France doit accepter la levée du secret défense sans tarder ! (Association « Survie »)
13h30 // Ces murs que l’on érige //
Sous tes doigts
Marie-Christine Courtès
Vivement Lundi ! – 2014 – France – animation – 12’54
Le jour de la crémation de sa grand-mère, Emilie, une jeune métisse asiatique, se plonge dans les souvenirs de la vieille femme. Elle découvre l’Indochine de Hoà, sa rencontre amoureuse avec Jacques (un colon français), la naissance de Linh (sa mère) et le départ tragique vers la France en 1956. En compagnie de Linh, elle revit l’arrivée au camp d’hébergement de Sainte-Livrade, l’exploitation des Indochinoises par les maraîchers du Lot-et-Garonne. Entre souvenirs, danse, colère et rituels traditionnels, Emilie apprend à accepter cet héritage…
Pour en savoir plus:
- Sous tes doigts / Format Court
- Sous tes doigts / Profession spectacle
- Sous-tes-doigts / ecla Aquitaine
Un Quatorze juillet 1939, Au camp de concentration de GURS
Irène Tenèze
Les Films d’ici – 1985 – France – 26′
1939, sous la pression des intérêts qu’elle détient en Espagne, la France de Vichy reconnaît le gouvernement de Franco tout en accueillant les réfugiés républicains espagnols qui fuient l’horreur du fascisme. Le vaste camp de concentration de Gurs devient une place où se reforme l’idée d’une république résistante au régime dictatorial franquiste. La vie suit son cours. L’organisation vient de l’intérieur. On élit des représentants, on partage ses connaissances, les activités artistiques et culturelles cimentent les fondements d’une vie citoyenne dans un espace déshumanisé. La France, pays des droits de l’Homme qui soutient tous les peuples dans leur émancipation, inspire les réfugiés à porter l’idéologie républicaine et révolutionnaire du 14 juillet 1789. Dans ce documentaire composé en partie d’images d’archives, Luis Fernandez témoigne de son expérience et de son engagement dans la reconstruction d’un système politique proscrit par la dictature franquiste.
Pour en savoir plus:
- Un Quatorze juillet 1939 / L’Humanité
- Un Quatorze juillet 1939 / Gamp de Gurs
- Un Quatorze juillet 1939 / Chemins de mémoire
- Un Quatorze juillet 1939 / dossier-pedagogique
La Mécanique des flux
Nathalie Loubeyre
Pays des Miroirs production – 2016 – France – 83′
La Mécanique des flux est un documentaire filmé aux points-clés des routes migratoires de l’Europe forteresse. Il donne des voix, des visages, des corps auxdits « migrants », « réfugiés », improprement appelés « clandestins ». Avant tout des humains qui tentent de traverser les frontières à la recherche d’une vie meilleure. Ces portraits et ces paysages racontent la violence qui se cache derrière l’euphémisme « contrôle des flux », exercée par les gouvernements nationaux et l’Union européenne, notamment via Frontex, son agence de contrôle des frontières. Une violence qui s’exerce sur des hommes, des femmes et des enfants et qui révèle l’un des visages de l’Europe d’aujourd’hui.
Pour en savoir plus:
Débat en présence de Irène Ténèze, réalisatrice de « Un 14 juillet 1939 » ; Nathalie Loubeyre, réalisatrice et Joël Labat, chef opérateur de « La mécanique des flux »
16h15 //Esperança, Esperanza//
De briques et de tôles
Elsa Deshors
Airelles production – 2016 – France- 55’
« Les gens démunis ont inventé leur façon de vivre en squattant des zones vides ». C’est ainsi que Martins, soixante-dix ans, parle des favelas. Venu de la province du Nordeste jusqu’à la ville de Rio De Janeiro à l’âge de vingt ans, il est resté vivre à la Rocinha, la plus grande favela de Rio. Il raconte les luttes des habitants, d’hier et d’aujourd’hui, pour conserver leur maison de bric et de broc. La mémoire collective se révèle dans le paysage urbain, cicatrices de bétons, bouche ouverte vomissant les égouts… Marcia, quant à elle, invente à plusieurs une nouvelle façon d’habiter : un chantier d’auto-construction qui réunit soixante-dix familles. Se battre pour améliorer les favelas ou pour en partir, la lutte pour se loger décemment est au centre des préoccupations de ces histoires citadines. Entre amour et désespoir, le film plonge au cœur des favelas.
El Aguante
Emmanuel Briand – Nina Dupeux
Respiro productions – 2015 – France – 51’
En 2011, l’Argentine fait face à une crise très grave. Des travailleurs prennent l’initiative de récupérer illégalement leurs usines et de relancer leur production. Plus de dix ans après, ces usines continuent d’exister. Certaines ont retrouvé le chemin de la légalité. Des travailleurs ont pu être payés et les choses sont sur le point d’être rétablies. Andres Ruggieri est un anthropologue argentin qui s’est intéressé très tôt à ce sujet. Aujourd’hui il travaille dans le monde entier pour parler de son expérience.
«El aguante» vient du verbe “aguantar”, souvent utilisé par les matelots espagnols et signifie «tenir de manière ferme une corde» : cette définition illustre parfaitement les efforts des travailleurs qui savent comment garder à flot leur entreprise dans un contexte économique tumultueux.
Rencontre-débat avec les invités.
19h00 // Le talon de fer//
Les Barbares
Jean-Gabriel Périot
2010 – Allemagne / France- 5′
Si la politique est appelée à revenir, ce ne sera que par le côté du sauvage et de l’imprésentable ; là où s’élèvera cette sourde rumeur où se laisse distinguer le grondement : « Nous, Plèbe ; nous, barbares » (Alain Brossat)
Une jeunesse allemande
Jean-Gabriel Périot
UFO Distribution – 2015 – Allemagne / France / Suisse – 93’
Dans les années 1960, la jeunesse allemande rejette le passé nazi de la génération précédente. Le réalisateur français Jean-Gabriel Périot retrace le parcours des fondateurs du groupe Fraction Armée Rouge (RAF), utilisant leurs images, leurs interventions médiatiques et leurs films. On y suit le destin de l’intellectuelle Ulrike Meinhof, du journaliste Andreas Baader, du cinéaste Holger Meins, de Gudrun Ensslin et de l’avocat Horst Mahler. Ces brillants jeunes gens d’extrême-gauche ont fini par se radicaliser. Pendant les années de plomb à l’allemande, ils mènent des actions terroristes contre les institutions de la RFA, l’armée américaine ou le patronat…
Rencontre-débat avec Jean-Gabriel Périot (sous réserve), Anne Steiner, sociologue, auteure d’ouvrages sur la RAF
Pour en savoir plus:
- Site de Jean-Gabriel Périot
- Une jeunesse allemande / Télérama
- Une jeunessa allemande / Les Inrocks
-
Anne Steiner, Loïc Debray, La Fraction Armée Rouge : guérilla urbaine en Europe occidentale, Éditions Méridiens Klinsieck, 1987, L’Échappée, 2006
- La Fraction armée rouge : une conception existentielle de la lutte, in Légitimités de la violence politique : Europe et Amériques, Ivan Carel, Robert Comeau et Jean-Philippe Warren (dir.), Lux Éditeur, Montréal, automne 2012.
Dimanche 26 février – de 11h à minuit
BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
11h // L’œuf et la poule //
(à voir en famille)
Ma petite cocotte
Anne Faisandier
CoopAddoc – 2016 – France- 57’
C’est un jeu de la poule (comme un jeu de l’oie) joué par trois grands enfants.
Dans chaque case, une histoire. Clément le passionné, Pierre le révolté, Filouche la poule mi-naine qui mue, Jocelyne la chercheuse de l’INRA, Artemis la poule qui couve, Alice la gardienne des deux poules du jardin partagé de Paris… C’est un conte philosophique, une leçon de choses, loin des élevages industriels.
Rencontre-débat avec la réalisatrice Anne Faisandier
Pour en savoir plus :
13h30 // Des frontières et des (l)armes //
Voyage en Anatolie
Bernard Mangiante
Les films du Balibari – 2016 – France – 60’
Un siècle après le génocide de 1915, Bernard Mangiante a imaginé un road-movie documentaire. Il a proposé à sept personnages, tous Arméniens, de parcourir deux des provinces orientales de la Turquie où vivaient autrefois de très importantes communautés arméniennes.
Anna, Hakob, Raymond, Jeanne, Stepan, Anush et Mélissa, ainsi que leur accompagnateur Ando, viennent de France, d’Allemagne et de la République d’Arménie, et aussi de Turquie : différentes générations, différentes histoires familiales, différentes sensibilités.
Au fil des jours et du parcours, et après un détour obligé par la Géorgie – la frontière turco-arménienne étant fermée, cette petite communauté apprend à se connaître dans une cacophonie de langues : arménien oriental et occidental, turc, kurde, français, anglais, allemand et russe. Le périple est fertile en émotions, par exemple, lors de la découverte des ruines d’Ani, la capitale du royaume arménien de l’an 1000. Et tout au long du voyage, les relations qui se nouent entre eux et les rencontres avec des Turcs ou des Kurdes, font émerger des histoires d’origine et d’exode, de mémoire et d’oubli, mais aussi des réalités économiques et géopolitiques, des rêves et des projets d’avenir.
Gülistan, terre de roses
Zaynê Akyol
Périphéria production INC. – 2016 – Canada / Allemagne – 86’
Des jeunes femmes, pour qui les armes n’ont plus de secret, appartiennent à la branche armée du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui est aussi un mouvement de guérilla actif. Le groupe défend les régions kurdes victimes des attaques militaires des pays avoisinants. Aujourd’hui, ces guérilleras combattent Daech (le groupe armé État islamique) près des frontières de l’Irak et de la Syrie. Éprises de justice, elles sont aux premières loges d’un combat de libération au Moyen-Orient.
Le documentaire Gülistan, terre de roses met en lumière le quotidien de ces femmes qui luttent collectivement pour un idéal révolutionnaire. Plusieurs d’entre elles, et plus particulièrement Rojen et Sozdar, nous livrent sans détour leurs réflexions et leurs aspirations, tout en nous invitant à partager leur intimité
Rencontre-débat Bernard Mangiante
Pour en savoir plus:
16h30 // En sortir ? //
À l’air libre
Nicolas Ferran et Samuel Gautier
Kinosphère production – 2016 – France – 70’
Nichée au fond d’une vallée picarde, une ferme unique en France accueille des détenus en fin de peine, sous le régime du placement extérieur. Une structure d’insertion singulière qui leur propose un logement, un travail, un accompagnement social et une vie communautaire riche et exigeante. Entourés de salariés et bénévoles, ces hommes tentent de se reconstruire et de rebâtir un véritable « projet de vie ».
« À l’air libre » est assurément un film sur la sortie de prison. Mais c’est aussi, et peut être surtout un film sur la prison. Une prison que l’on ne voit pas mais qui est omniprésente. Une prison dont on ne cesse de mesurer les traces et dont il paraît si difficile de se libérer.
Pour en savoir plus :
Visages défendus
Catherine Rechard
Candela productions – 2015 – France – 75’
Visages défendus s’interroge sur les effets de la représentation des personnes détenues relayée par les médias, le plus souvent représentées de manière anonyme : de dos, visages floutés ou pixélisés, en contre-jour ou en gros plans. En dehors de la figure de l’ennemi public, les seules images des détenus qui nous parviennent depuis l’intérieur des prisons sont des corps morcelés et des visages floutés qui maintiennent le public à distance ; Des corps effacés, engloutis dans le trou noir des prisons.
A quoi peut alors ressembler le visage de ceux qui sont maintenus hors de nos regards ? Pour élaborer cette image mentale, le public n’a à sa disposition qu’une iconographie qui entretient la peur du délinquant et fait prospérer les fantasmes sécuritaires.
Avec ses personnages – qu’ils aient été incarcérés ou le soient encore – Visages défendus renvoie aux regards avec lesquels doivent composer les personnes qui sortent de prison. Ce film est né des réflexions qui ont suivi l’interdiction de diffusion qui avait frappé Le déménagement, un précédent film que j’ai réalisé en 2010 autour du passage de la vieille maison d’arrêt de Rennes vers le centre pénitentiaire de Rennes-Vezin.
Après avoir autorisé le tournage du film, l’administration pénitentiaire s’était arbitrairement opposée à sa diffusion télévisuelle, demandant le floutage des visages des détenus qui avaient choisi d’y apparaître à visage découvert. Une opposition de principe sur laquelle elle s’est arc-boutée pendant dix-huit mois. L’affaire s’est conclue devant le tribunal administratif de Paris qui a, le 13 juillet 2012, annulé la demande de l’administration pénitentiaire, permettant ainsi la diffusion télé du film.
Ces mésaventures ont favorisé l’émergence et la formulation de questions essentielles sur l’incidence de la représentation des détenus au moment de la sortie et abouti à la naissance de Visages défendus.
Pour en savoir plus :
Rencontre-débat avec les deux réalisateurs: Nicolas Ferran et Catherine Réchard
20h // Figures imposées //
Vers la tendresse
Alice Diop
Les films du Worso – 2015 – France – 39’
Vers la tendresse est une exploration intime du territoire masculin d’une cité de banlieue. En suivant l’errance d’une bande de jeunes hommes, nous arpentons un univers où les corps féminins ne sont plus que des silhouettes fantomatiques et virtuelles.
Sorti en 2016, «Vers la tendresse» a été doublement primé au Festival International de Films de Femmes de Créteil et au Festival Silhouette à Paris, primé au Festival du cinéma de Brive, et sélectionné aux César 2017.
Pour en savoir plus :
La mort de Danton
Alice Diop
Mille et Une. Films/TVM-Est parisien – 2011 – France- 64′
Steve a 25 ans, la dégaine d’un « loulou des quartiers » ceux-là même qui alimentent les faits-divers sur la violence des banlieues. Il faut dire que « petite racaille », il l’était encore il y a quelques mois. Avec ses potes, compagnons d’infortunes, il « tenait les barres » de sa cage d’escalier, rêvant d’une vie meilleure entre les vapeurs des joints qu’ils se partageaient entre amis.
En septembre 2008, il décide subitement de changer de vie. À l’insu de ses copains du quartier, il entame une formation d’acteur au cours Simon, une école de théâtre parmi les plus prestigieuses en France.
Depuis, Steve embarque chaque jour dans son RER B. Depuis la station d’Aulnay il rejoint Paris et l’univers doré des enfants bien nés. Bien plus qu’un voyage social c’est un parcours initiatique qu’il entame dès lors, en tentant de faire de ce rêve d’acteur une entreprise de reconstruction.
La mort de Danton suit Steve à ce tournant de sa vie et tente de raconter sa difficile métamorphose.
Pour en savoir plus :
Rencontre-débat avec la réalisatrice Alice Diop