Bobines sociales – 16ème édition
Aujourd’hui le fond de l’air est jaune, et ça tourne, et ça lutte, et ça rêve et ça découvre, comment l’on rêve, aujourd’hui comme hier, sous un certain système.
Fermons les yeux. Ouvrons-les.
C’est ça… « Rêver sous le capitalisme »…
Aujourd’hui, le fond de l’air est rouge, jaune, noir, vert, avec des films venus de Palestine, d’Italie, du Congo, le fond de l’air est complexe, inventif, comme ces jeunes de Bondy.
Le fond de l’air est colère, colère et humanité, fait d’hommes et de femmes qui en dépit des frontières vives, et de certaines lois marchent aux côtés de ceux qui fuient et que l’on repousse.
Aujourd’hui le fond de l’air est poing en l’air, dur dehors et doux dedans, et ça donne envie d’y croire encore, un peu, beaucoup, passionnément, aussi fort que Jean Genet quand il défendait Angela Davis; c’est vrai le film a été censuré et alors !
N’est-ce pas pour ça qu’un festival engagé existe ?
Demandez le programme!
Page Facebook
Combien ça coûte ?
Les 10, 11, 12, 13, 14 et 15 février, le festival hors les murs séances à prix libre
Les 16 et 17 février, le festival « week-end à La Bellevilloise » :
1 séance : 5 €
1 journée : 10 €
2 jours, le Pass : 16 €
SUR PLACE, À LA BELLEVILLOISE, BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
Séances hors les murs
Dimanche 10 février à 17h
Bar restaurant Le Lieu-Dit
6, rue Sorbier 75020 Paris (voir le plan)
RÊVER SOUS LE CAPITALISME [63′]
Sophie Bruneau – Alter Ego Films – France – 2013
Les nuits de douze rêveurs, racontées tantôt face à la caméra, tantôt en off sur des plans d’immeubles de bureaux ou de chantiers urbains, trahissent l’invasion de la psyché contemporaine par le système capitaliste. Les plans d’ensemble sur les édifices aux matières lisses, aux arêtes pures instillent une douceur trompeuse. Les images se suivent et ne se ressemblent pas, mais le montage organise une gradation vers le vampirisme et un passage de la nuit au jour, du rêve à la vraie vie au travail.
Bande-annonce
Revue de presse sur le site AlterEgo films
Article sur le blog du Cinéma du Réel
Rencontre et discussion avec Joao de Deus Gomes Da Silva, psychologue, spécialisé en psychologie du travail, membre de l’équipe de recherche de Chistophe Dejours à l’Institut de psychodynamique du travail.
lundi 11 février à 19h30
Centre d’animation La Ferronnnerie
4 Passage Stinville, 75012 Paris (voir le plan)
AU PIED DU MUR [98′]
Paulina Sánchez – Anna Touati pour le CMDE – France – 2015
Certains construisent des murs pour séparer les peuples ; d’autres ne peuvent faire autrement que de les franchir au péril de leur vie. À la frontière mexicano-étatsunienne comme ailleurs, on criminalise l’étranger.
Paulina Sánchez, documentariste transfrontalière, a réalisé le documentaire Hotel de paso (Au pied du mur) pour redonner aux migrants en transit l’humanité qui leur est refusée.
Bloqués dans un hôtel à Mexicali, ils survivent à un capitalisme vorace qui les broie mais qui, paradoxalement, ne peut se passer de leurs bras.
De ce film, intime et poignant, est né un livre qui montre une fois de plus le visage de fer de la gestion des migrations par les autorités, en espérant qu’il participe à ce qu’enfin les frontières matérielles et symboliques soient renversées et que triomphe la solidarité face à la désunion et la barbarie.
Bande-annonce
Info sur le livre et DVD
Rencontre et discussion avec James Cohen, professeur à l’Institut du Monde Anglophone à l’université Paris-III
mardi 12 février à 19h30
Médiathèque Marguerite Duras
115, rue de Bagnolet, 75020 Paris (voir le plan)
LE TEMPS DES FORÊTS [103′]
François Xavier Drouet – L’atelier documentaire – KMBO – France – 2017
« C’est bien une plantation d’arbres, mais est-ce qu’on peut appeler cela une forêt ? Entends-tu des oiseaux ? » Un silence de mort règne dans les plantations artificielles de pins Douglas, images de sols ravagés par les insecticides, labourés par des engins monstrueux qui débitent les troncs comme des allumettes.
Le réalisateur François-Xavier Drouet a filmé les forêts françaises où l’industrialisation à outrance fait des ravages. « Les gros arbres, les vieux arbres, sont en train de disparaître. Moins d’1% des arbres de ces forêts ont plus de 200 ans, or c’est là qu’est concentrée toute la biodiversité inféodée aux vieux arbres. Comme aujourd’hui l’industrie ne veut plus que des petits diamètres, on ne les laisse plus pousser jusqu’à leur maturité écologique. Pourtant, il est tout à fait possible de répondre aux besoins en bois de la société sans saccager l’écosystème. »
80% des forêts françaises ne possèdent plus qu’une ou deux essences d’arbres. Elles sont devenues des usines à bois modifiant considérablement le travail des forestiers. « Il y a vraiment une rupture anthropologique dans notre rapport à la forêt. Et cela provoque des souffrances. Par exemple, à l’Office Nationale des Forêts (ONF), il y a eu plus de 50 suicides depuis 2002. »
Bande-annonce
Information sur le site KMBO
Rencontre et discussion avec Denis Asfaux de l’ Association Française d’Agroforesterie
Mercredi 13 février à 19h30
Bibliothèque Claude Lévi-Strauss
41 avenue de Flandre, 75019 Paris (voir le plan)
RÉSERVATION CONSEILLÉE au 01 40 35 96 46 ou par mel: bibliotheque.claude.levi.strauss@paris.fr
LES COLONIES FASCISTES [52′]
Loredana Bianconi – CVB – Stella Films – Atara Films – Italie – 2016
Dans l’Italie fasciste des années 1930, le village de Borgo voit une partie de ses habitants, poussés par la misère ou l’esprit d’aventure, émigrer dans les colonies de l’ »Empire italien d’Afrique », soit la Libye, l’Érythrée, l’Éthiopie et la Somalie. Ces exilés volontaires vont chercher l’eldorado que la propagande fasciste leur a promis, notamment grâce à ses images d’actualité vantant de l’or à profusion. Mais leur rêve se brise après quelques années, la guerre et la chute du régime entraînant la perte des colonies. Ils sont alors contraints de revenir à Borgo, ruinés. À partir de lettres trouvées dans un tiroir et de fragments de son passé familial, Loredana Bianconi construit le récit à la fois intime et choral d’une période aujourd’hui encore taboue dans l’histoire italienne. C’est l’envers frelaté du rêve qui se dessine avec précision, grâce à la primauté donnée aux images d’archives et aux témoignages des acteurs de l’époque. Une utopie nourrie par l’idéologie raciste, que l’on voit ici de l’intérieur se fracasser contre la réalité brute (conditions de vie difficiles, travail laborieux) et les soubresauts de l’histoire.
Bande-annonce
Article sur le site Cinergie.be
Rencontre et discussion avec Marie-Anne Matard-Bonucci, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Paris VIII, membre de l’Institut universitaire de France et chercheuse associée au Centre d’histoire de Sciences-Po Paris
JEUdi 14 février à 19h30
Bibliothèque Couronnes
66 Rue des Couronnes, 75020 Paris (voir le plan)
MAMAN COLONNELLE [72′]
Dieudo Hamadi – Andana Films – France – 2017
La Colonelle Honorine travaille au sein de la police congolaise où elle est chargée de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles. Alors qu’elle travaille depuis 15 ans à Bukavu, à l’est de la RDC, elle apprend qu’elle est mutée à Kisangani. Sur place elle se trouve face à de nouveaux enjeux. À travers le portrait de cette femme d’un courage et d’une ténacité hors du commun qui lutte pour que justice soit faite, le film aborde la question des violences faites aux femmes et aux enfants en RDC.
Page facebook du film
Article sur le site Film de culte
Entretien avec Dieudo Hamadi sur le site Film de culte
Rencontre et discussion avec Olivier Vallée, économiste et consultant international, auteur de plusieurs livres importants sur l’armée et sur l’Afrique, ainsi que d’une série de travaux sur la dette.
vendredi 15 février à 19h30
Le Local
18 rue de l’Orillon 75011 Paris (voir le plan)
RÉSERVATION OBLIGATOIRE auprès du LOCAL: 01 46 36 11 89 ou infos@le-local.net
L’ESCALE [100′]
Kaveh Bakhtiari – Epicentre Films – Suisse, France – 2013
À Athènes, le modeste appartement d’Amir, un immigré iranien, est devenu un lieu de transit pour des migrants qui, comme lui, ont fait le choix de quitter leur pays. Mais la Grèce n’est qu’une escale, tous espèrent rejoindre d’autres pays occidentaux.
Ils se retrouvent donc coincés là, chez Amir, dans l’attente de papiers, de contacts et du passeur à qui ils confieront peut-être leur destin…
Bande-annonce
Analyse sur Le Blog documentaire
Article sur le site de Critikat
Rencontre et discussion avec Christine Moliner, anthropologue.
Week-end à La Bellevilloise
19-21 Rue Boyer, 75020 Paris (voir le plan)
Les tables de presse
Lors du week-end à la Bellevilloise, nous aurons le plaisir d’accueillir des tables de presse:
- Fakir Le journal fâché avec tout le monde ou presque…
- L’envolée Pour en finir avec toutes les prisons
- Institution Revue de psychothérapie institutionnelle
- Les nouveaux cahiers pour la folie
Des livres, des revues, des DVD à acheter pour soutenir les causes qu’ils représentent.
Radio Fréquence Paris Plurielle
RFPP sera avec nous le week-end pour rencontrer les réalisateurs, le public, débattre et discuter autour des films…
Et toujours…
BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES!
Samedi 16 Février de 11h à 23H
11h // Tragédies post-coloniales
CARNET DE NOTES POUR UNE ORESTIE AFRICAINE [65′]
Pier Paolo Pasolini – IDi cinematografica – Italie – 1970
Version contemporaine et africaine de L’Orestie d’Eschyle. En 1969, Pasolini voyage à travers la Tanzanie et l’Ouganda à la recherche des décors et des personnages de son prochain film : une adaptation de « L’Orestie » d’Eschyle dans l’Afrique contemporaine. Il commente à voix haute, interroge les visages, les paysages, les situations et lit de longs passages d’Eschyle. Il confronte ses idées, ses notes de voyage avec un groupe d’étudiants africains installés à l’université de Rome. Le film ne verra jamais le jour, mais ces notes filmées (et montées) par le cinéaste offrent une médiation sur l’indépendance, les promesses de la démocratie et le passage de l’âge archaïque à la civilisation moderne.
Bande annonce de Carnet de notes pour une orestie africaine
Pasolini et la poétique du déplacement
HAMLET EN PALESTINE [92′]
Nicolas Klotz & Thomas Ostermeier – Mata Atlantica – France, Allemagne – 2017
À l’occasion d`une représentation de Hamlet à Ramallah et d’un workshop avec de jeunes acteurs palestiniens autour de la relation de Hamlet et Ophélie ; le metteur en scène Thomas Ostermeier se rend au camp de Jénine, dans une prison palestinienne et à Tel-Aviv pour essayer de comprendre qui a assassiné son ami Julio Mer-Khamis en 2011, directeur du Freedom Theater. Plus il avance dans son enquête, plus les pistes se démultiplient, se perdent, se brouillent…
Bande annonce de Hamlet en Palestine
Nicolas Klotz / A propos de « Hamlet In Palestine » sur le site La Furia Umana
Sélection festivals
2017 : Traces de Vies – Clermont-Ferrand (France) – Sélection « Arts du présent »
2017 : Cinéma du réel – Paris (France) – Compétition française – Mention spéciale
Rencontre et discussion avec Anne-Violaine Houcke, maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris-Nanterre.
14h45 // Tartuffe, de fil en aiguille
GLASGOW CONTRE GLASGOW [22′]
Julien Brygo – CP productions – France – 2017
En 2008, l’OMS publiait un rapport selon lequel la différence d’espérance de vie, selon que l’on est né dans un quartier riche ou un quartier pauvre de Glasgow atteignait vingt-huit ans. Un tremblement de terre social qui n’a provoqué que soupirs las et promesses philanthropiques. Ce film photographique transporte le spectateur du côté des winners – philanthropes, patrons, notables – ainsi que du côté des grands perdants – chômeurs, malades et autres précaires du « miracle anglais » – avec cette trame : comment expliquer 28 ans de différence d’espérance de vie entre les habitants d’une même ville ?
Bande-annonce de Glasgow contre Glasgow
Article sur Le Monde diplomatique
DES BOBINES ET DES HOMMES [67′]
Charlotte Pouch – Rouge international – France – 2017
En 2014, le réalisateur Olivier Loustau tourne à l’usine Bel Maille (Roanne) « La fille du patron », une comédie sociale sur fond d’usine textile en difficulté.
Charlotte Pouch filme l’autre côté du miroir, celui de la réalité des employés pour lesquels la mise en faillite de l’usine n’est pas une fiction. Pendant six mois elle filme les réunions, l’atelier aux bobines qui, peu à peu, cessent de tourner.
Elle filme les mots creux du patron, les conversations des ouvriers dont l’indignation croit au même rythme que leur désœuvrement, montre la fracture entre deux mondes qui devient de plus en plus tangible.
La scène finale, dans laquelle les salariés licenciés assistent à la projection de La Fille du patron, se situe dans une salle nommée « Espace Renoir ». On peut y voir une forme d’hommage au cinéma et à Renoir qui justement disait que « L’art du cinéma consiste à s’approcher de la vérité des hommes et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes ». Cette scène montre bien que le temps de la fiction est écoulé.
Bande-annonce Des Bobines et des hommes
Article sur Critikat
Rencontre et discussion avec Julien Brygo, réalisateur de « Glasgow contre Glasgow » et Charlotte Pouch, réalisatrice du film « Des Bobines et des hommes ».
17h // Des cochons et des hommes
L’HOMME COCHON [11′]
Jean-Louis Le Tacon – Composite Production – France – 2000
Vingt ans après avoir quitté ce qui fut le théâtre d’une pièce morbide, tant pour les bêtes que pour lui-même, Maxime Duchemin revient dans la porcherie en ruines où Jean-Louis Tacon le filma durant trois ans. Et il parle. De sa vie actuelle. Du film, une véritable thérapie qui lui permettra de prendre le recul nécessaire pour s’entendre, « se » voir, et sortir enfin de la spirale infernale dans laquelle il fut pris.
COCHON QUI S’EN DÉDIT [37′]
Jean-Louis Le Tacon – Composite Production – France – 1979
« Cochon qui s’en dédit », documente dans un terrible huit clos l’un des premiers élevages intensifs de porcs. Tourné en Bretagne par J.L. Le Tacon, en compagnonnage avec Jean Rouch, son directeur de thèse de doctorat de cinématographie, c’est une tentative de porter à l’écran —monde du rêve compris —, l’expérience funeste d’un jeune éleveur. Remboursements à honorer. Cadences infernales. Pertes de ses repères. Maxime finit par faire corps avec la machine infernale. Le spectateur franchit avec les bêtes et lui les cercles de l’enfer, jusqu’à la nausée et enfin la délivrance.
« Une vision rabelaisienne, barbare, hénaurme, du conditionnement par le travail et l’argent. « Cochon qui s’en dédit », tourné en super 8mm, marque une date dans l’histoire du cinéma du petit format » (Louis Marcorelles. Le Monde. 6 décembre 1980.)
Prix Georges Sadoul en 1980.
Présentation sur le site Dvd classik
Rencontre et discussion avec Jean Louis le Tacon, réalisateur des films « L’homme cochon » et « Cochon qui s’en dédit »
19h // Black is beautiful
GENET PARLE D’ANGELA DAVIS [8′]
Carole Roussopoulos – Video Out – Centre audio-visuel Simone de Beauvoir – 1970 – France
Dans le cadre de l’émission « L’invité du dimanche », Jean Genet dénonce violemment la politique raciste des Etats-Unis et manifeste son soutien à Angela Davis, qui vient d’être arrêtée, et aux Black Panthers. Il s’attache à faire passer à l’écran son texte politique plutôt que sa personne. L’émission sera finalement censurée. La réalisatrice embrasse la scène d’un regard ironique. Elle pointe la différence d’attitude entre un Jean Genet terriblement engagé et le comportement de l’équipe télévisuelle pressée de finir l’enregistrement. La cadence et le morcellement des prises télés s’opposent à la fluidité du regard de Carole Roussopoulos . D’un côté une caméra-télé cherchant à donner une vision « objective », de l’autre une caméra à l’épaule en empathie avec son personnage et son propos politique.
Jean Genet et les Black Panthers sur le site de La règle du jeu
Centre de documentation Simone de Beauvoir
BLACK POWER MIXTAPE [93′]
Göran Olsson – Wide House International – Suède – 2011
A la fin des années 1960, des journalistes suédois ont tenté de comprendre la lutte des noirs pour les droits civiques…
Göran Hugo Olsson a exhumé les rushes en 16 mm de la télévision suédoise pour composer un «mixtape », montage brut de rushes. Il nous offre un document d’une incroyable puissance que les témoignages de militants et de musiciens afro-américains viennent enrichir ; les voix off de l’artiste hip-hop Talib Kweli, d’Erykah Badu, d’Harry Belafonte ou d’Angela Davis éclairent, près de 40 ans plus tard, ces images saisissantes.
Les journalistes ont, entre autre, capté le quotidien d’une famille noire démunie, le désespoir des habitants de Harlem après les assassinats de Martin Luther King et celui de Bob Kennedy, un discours de Bobby Seal au procès d’Angela Davis, approché les grands leaders du Black Power comme Stokely Carmichael, poignant lorsqu’il interviewe sa mère pour la faire parler de la misère et de la ségrégation.
Un Suédois devient l’archéologue des Black Panthers (Le Monde)
Rencontre et discussion avec Rose Ndengue, politiste et docteure en histoire de l’université Paris Diderot
dimanche 17 Février de 11h à 23H30
BOISSONS ET RESTAURATION À PRIX BOBINES
11h // DJAMILIA DERRIÈRE LES MOTS
DJAMILIA [84′]
Aminatou Echard – 529 Dragons Production – France – 2018
« Djamilia » dévoile un pays à travers les récits de femmes, raconte comment elles vivent dans un pays dont le système patriarcal restreint la liberté d’être, de travailler, de désirer, d’aimer, de rêver.
Djamilia fait parler des femmes et parle d’elles, de leur résistance, d’une liberté qui se place en des espaces inattendus, malgré la contrainte. Le film traduit un autre rapport au temps, nous permettant de saisir un désir d’ailleurs, une révolte, donnant une lecture poétique d’un univers ouvert à l’invention et à la sensualité.
J’ai filmé avec une caméra Super 8 /…./ Je veux utiliser la sensualité de cette pellicule avec sa matière mouvante qui parfois donne la sensation que l’image se crée sous nos yeux, comme si notre regard avait le pouvoir de l’animer. Je veux approcher la réalité de ces femmes et la rendre perceptible de l’intérieur. Ce format me permet d’investir cet entre : être à la fois dans le réel et dans la matière. User de cette matière impressionniste, du grain de la pellicule, de la densité des couleurs, du contraste, avec ses micro-variantes, comme on composerait de la musique. J’ai travaillé le son avec Gil Savoy dès le début du travail de montage image, pour composer un ensemble cohérent, se nourrissant l’un l’autre en permanence. L’image ne prime pas sur le son, ni sur la voix, les trois registres devant exister ensemble. (Note de la réalisatrice, sur son site)
Site de la réalisatrice
Rencontre avec Aminatou Echard (Arte)
Documents de travail : extraits du carnet de tournage, photos, scène retirée du montage
Rencontre et discussion avec Laurence Rebouillon, productrice du film
13h30 // PAROLES OUVERTES A LA FOLIE
REGARD SUR LA FOLIE [53′]
Mario Ruspoli – Argos Films – France – 1962
Mario Ruspoli est le premier à entrer avec une caméra dans un hôpital psychiatrique. En Lozère, dans l’hôpital de Saint-Alban, il se rapproche des malades et nous aide à mieux comprendre leur quotidien ainsi que celui des médecins. C’est à cet endroit que les premiers essais de psychothérapie institutionnelle ont lieu, psychothérapie qui, à l’époque, était sujette à controverse.
« En 1960, Mario Ruspoli invite par d’admirables images à faire pour la première fois l’expérience de la maladie mentale et à comprendre à la fois que les hommes ne sont pas des fous, mais que tous les fous sont des hommes. » Jean-Paul Sartre.
Extrait de Regard sur la folie
Regard sur la folie: Poétique et politique de la folie au cinéma, article sur le site de Décadrage
Article sur le site de Histoire par l’image
Présentation du film sur le site Premier mai
Fédération des pratiques altératrices en psychiatrie
MIN TANAKA À LA BORDE [24′]
Joséphine Guattari et François Pain – France – 2016
Les réalisateurs filment une performance du danseur japonais Butô, Tanaka Min invité par le psychanalyste Félix Guattari devant un parterre de pensionnaires et de membres du personnel soignant de la clinique de La Borde.
“Ensemble nous incarnons un seul corps qui n’appartient à personne, le corps de la terre” Min Tanaka.
Depuis son « laboratoire de météorologie du corps », Tanaka Min, à la fois humain et animal, minéral et végétal, enfant et vieillard, fou et mendiant, offre, par sa danse chaosmique, une expérience unique qui touche au plus près l’inconscient collectif et les forces secrètes de l’univers.
Cette performance est suivie d’une discussion d’une grande intensité avec les pensionnaires et Min Tanaka.
« Sublime Tanaka Min à la clinique de La Borde » sur le site Espace magnétique (+ extraits)
Rencontre et discussion avec François Gabriel Pain, réalisateur de « Min Tanaka à La Borde » et un représentant de l’association HumaPsy
15h30 // LE FOND DE L’AIR EST JAUNE
D’UN CHÂTEAU L’AUTRE [40′]
Emmanuel Marre – Michigan Films – Belgique, France – 2018
PPrintemps 2017, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française. Pierre, 25 ans, étudiant boursier dans une grand école parisienne loge chez Francine, 75 ans, clouée par le handicap dans un fauteuil roulant. Ils assistent, perplexes et désorientés, à la kermesse électorale qui se joue au dehors. Ils sont de bords politiques et de conditions sociales opposées, mais ils se livrent l’un à l’autre. En attendant le verdict des urnes, Pierre essaie de s’occuper du corps de Francine, et Francine essaie de soigner le ressentiment sourd de Pierre.
Bande annonce D’un château l’autre
Fiche du film sur le site Cinéma 93
UNE FRACTURE FRANÇAISE (ET SI JE NE SUIS PAS CHARLIE…) [86′]
Julien Dubois – Zadig Productions – France – 2016
Le 11 Janvier 2015, des millions de français défilent dans les rues contre la violence et au nom de la liberté d’expression. Les cortèges sont sociologiquement homogènes: blancs, urbains, éduqués. Cette mobilisation révèle donc aussi le trouble et les différends qui fracturent la société française.
Ceux qui n’étaient pas au rendez-vous de cette «marche républicaine» s’excluent-ils pour autant de la République ? N’est-ce pas plutôt la République qui les a exclus depuis longtemps ?
La violence aveugle de ces attentats a-t-elle une explication? S’agit-il d’un ennemi intérieur, issu d’une communauté réfractaire aux valeurs républicaines? Du symptôme d’une crise profonde, économique et politique que traverse notre société?
Des journalistes du Bondy Blog, média en ligne qui observe, décrit et analyse la situation des quartiers populaires de banlieue depuis les émeutes de 2005, abordent ces questions depuis la « France qui n’est pas Charlie ». Ils questionnent les mécanismes de la radicalisation et de la violence et interrogent la réponse de l’État à ces meurtres.
Bande-annonce Une fracture française
Site du réalisateur Julien Dubois
Site de la Scam
Le site du Bondy Blog
Rencontre et discussion avec Emmanuel Marre, réalisateur de « Un château l’autre », Julien Dubois, réalisateur de « Une fracture française » et Latifa Oulkhouir (Bondy blog)
18h30 // AU BOUT DE LA NUIT
TERRAIN VAGUE [14′]
Latifa Saïd – Saudade Productions – France – 2014
Une prostituée vêtue d’un manteau en léopard, sa paire d’escarpins à la main, se rend dans un bar où elle allume une cigarette et commande une bière. Son attitude extravagante intrigue la clientèle qui la regarde avec insistance. Alors qu’elle repart, un des clients du bar, plutôt timide, la suit jusque chez elle …
Une banlieue éloignée d’une grande ville. Omar, un ouvrier maghrébin, est mal à l’aise avec les femmes. Ambivalent, autant il est fasciné par elles, autant elles lui font peur. Lorsqu’il rencontre Rita, une prostituée, il tente de dépasser ses complexes en découvrant sa sexualité.
Bande-annonce Terrain vague
Fiche du film sur Africiné.org
LA BOCCA DEL LUPPO [76′]
Pietro Marcello – Indigo Film – France, Italie – 2009
« [Là où il y a Gênes, il n’y a pas de plaisir.] Les malheurs d’Enzo, bandit sicilien devant l’éternel, sauvé des geôles de l’enfer par l’amour et la poésie. Petits trafics, un peu de proxénétisme aussi, du rififi avec les carabiniers, multirécidiviste confirmé, Enzo a passé la majorité de sa vie derrière les barreaux. Les méandres de sa vie chaotique nous sont restitués par bribes, sous une forme désordonnée, hétérogène, tantôt sur un mode documentaire, tantôt sous une forme théâtrale, tantôt par la citation d’images de thrillers ou d’affiches de cinéma, ailleurs par l’insertion de séquences Super 8 évoquant la terre perdue, les paysages de la Sicile, ou le domaine convoité, une maison isolée dans la campagne au bord de la mer, image d’un paradis futur, incertain. C’est que l’histoire d’Enzo, ragazzo égaré dans les bas-fonds de Gênes, n’est pas le sujet de La Bocca del Lupo, mais le récit qu’il en fait qui, ici, dans sa brutalité, dans sa sécheresse, là, dans sa chaleur, ses couleurs tragiques, tient davantage de la complainte, du blues (et donc de l’évasion) que du témoignage et de la morale. Enzo s’invente une vie entre fiction et réalité, verbe coloré et mauvaises actions, dont la clé est le secret de son amour, cette voix mystérieuse qui l’accompagne et le précède dans le labyrinthe de son existence. » (Yann Lardeau)
Bande annonce de La Bocca Del Luppo
Article et bande annonce sur Télérama
Sélections et prix
2010 : BAFICI Buenos Aires Festival Internacional de Cine Independiente – Buenos Aires (Argentine) – Sélection 2010 : Festival Terra di Cinema – Mention – Prix Femis Titra Film
2010 : Cinéma du réel – Paris (France) – Prix international de la Scam
Rencontre et discussion avec Latifa Saïd, réalisatrice de « Terrain vague » , Sara Fgaier, monteuse, chercheuse d’archives et 1ère assistante-réalisatrice de « La bocca del lupo »
21h // L’entre-deux
LA TRAVERSÉE [72′]
Élisabeth Leuvrey – Alice Films – Artline Films – France – 2006
Au cours de “La Traversée”, Elisabeth Leuvrey a rencontré des passagers naviguant entre la France et l’Algérie. La documentariste revient sur trois de ces rencontres entre deux eaux.
Sur le ferry qui relie la France à l’Algérie, Elisabeth Leuvrey réalise ce très beau documentaire sur l’exil, l’immigration, l’identité, la vie et les émotions de ceux qui flottent entre deux mondes.
Bande annonce et fiche du film
La critique de Cécile Mury dans Télérama
Dossier du film sur CliClic
« Le troisième monde de l’entre-deux » sur le site Africulture