Cette sixième édition de Bobines Sociales débute par une balade dans le 20e et de l’autre côté du périph, à l’occasion de soirées « Hors les murs » gratuites du 26 au 29 janvier. Ces séances proposent divers regards sur les migrations, avec une rencontre à l’association Autremonde autour de Barcelone ou la mort qui envisage la question depuis le Sénégal, une soirée au Lieu Dit autour des luttes de sans-papiers en France, ou encore des ciné-débats, à Pantin, au Ciné 104 et à la Maison de quartier des Courtillières.

Du vendredi 30 janvier au dimanche 1er février, le Studio de l’Ermitage accueille le festival. L’occasion de découvrir des films peu diffusés, autour de plusieurs grands thèmes : les services publics en danger, la Françafrique, murs et frontières ou encore l’urbanisme comme instrument de contrôle social.

A voir notamment parmi les films récents et rares : samedi 31, Le Jardin de Jad, très beau documentaire sur la construction du mur de séparation à l’est de Jérusalem, ou encore dimanche 1er, Nachbarn/Vecinos (Voisins)  qui explore les quartiers riches ultra sécurisés en Argentine, ainsi que Etrangers de l’intérieur sur les Tsiganes en Tchéquie, qui vient d’obtenir le Prix Mitrani 2009 dans la catégorie « Situation de la Création française » et sera projeté en avant-première.

Des séances autour du pouvoir en Afrique et du rôle qu’y joue la France seront proposées, accompagnées de débats avec les réalisateurs et la présidente de l’association Survie.

Le désormais traditionnel concert du samedi soir sera donné par deux figures iconoclastes de la scène occitane, Olivier Peirat et Bernat Combi.

Programmation Hors les murs

Le festival « se délocalise » le temps de séances gratuites les 26, 27, 28 et 29 janvier. L’occasion pour nous de collaborer avec des associations de quartier et de rendre visite à quelques lieux chaleureux voisins du Studio de l’Ermitage ou à Pantin (93).

30 rue de la Mare, 75020 Paris
Association humanitaire de lutte contre l’exclusion.

• Barcelone ou la mort de Idrissa Guiro (2007 – Documentaire – 52’ – Simbad films)
  Dans la banlieue de Dakar, l’obsession de rejoindre l’Europe domine la peur de la mort. Le film s’articule autour du récit de Modou qui a risqué sa vie lors d’une tentative de traversée en pirogue, et de son cousin Tala, un enseignant qui a choisi de revenir vivre au pays.
• Rencontre avec le réalisateur

6 rue Sorbier, 75020 Paris

Séance spéciale : Sans-papiers, images de lutte

• Denise et les papas d’Anne-Sophie Lepicard (2008 – Documentaire – 15’ environ (extrait) – Autoproduit)
  Réflexions autour d’un film en chantier sur la lutte de sans-papiers travailleurs de la restauration à Paris. Un témoignage sur leur mobilisation et leur rencontre avec Denise, leur voisine, militante communiste.
• N’entre pas sans violence dans la nuit de Sylvain George (2007  – Documentaire –  20’ – Noir production)
  « La rage au cœur. De plein fouet. Gueules ouvertes. Rafles. Octobre 2005. Un quartier de Paris se révolte, spontanément. Et l’écho du désespoir et de la colère n’a d’égal que l’injustice qui frappe les habitants. »
• Rencontre avec les réalisateurs et des participants du mouvement des sans-papiers travailleurs de la restauration du printemps 2008.

13 avenue de la Division Leclerc, 93500 Pantin à 5 min. du métro Fort d’Aubervilliers (ligne 7).

Séance en partenariat avec Les Engraineurs, association développant des projets audiovisuels avec la jeunesse.
Réservation souhaitée au 01 49 15 39 07

• La Traversée d’Elisabeth Leuvrey (2006 – Documentaire – 55’ – Alice films, Artline films)
  Dans le huis clos du bateau qui relie Marseille à Alger, le film recueille la parole de ceux qui naviguent plus ou moins fréquemment entre l’Europe et le Maghreb, et qui nous racontent autrement l’histoire de l’immigration.
• Rencontre avec la réalisatrice

104 avenue Jean Lolive, 93500 Pantin, en face du métro Église de Pantin (ligne 5), avec Les Engraineurs.

• Le Tableau de Brahim Fritah, (2008 – Documentaire – 45’ –  Futurikon)
  Mohamed Fritah vit en France depuis plus de trente ans. Peu après son arrivée, il a peint un unique tableau qui représente El Jadida, la ville marocaine où il est né. A partir de cette toile, Mohamed Fritah déroule ses souvenirs.
• Rencontre avec le réalisateur

Programmation Studio de l’Ermitage

Vendredi 30 janvier

18h

• L’Ordre des mots de Cynthia Arra et Melissa Arra (2007 – Documentaire – 75’ – Autoproduit)
  La quête d’identité de genre des personnes Trans’ et Intersexe est entravée par des normes établies et leurs moyens de résistance se situent dans la recherche d’outils de savoir, de sexualités, d’identités alternatives hors des schémas conventionnels. Ce film analyse l’oppression et la répression dont fait l’objet cette communauté.
• Débat avec les réalisatrices et des protagonistes du film.

20h

• Thomas Sankara, l’homme intègre de Robin Shuffield (2006 – Documentaire – 52’ – Zorn production)
  Un portrait du président du Burkina Faso de 1983 à 1987, surnommé le « Che africain ». Assassiné pour avoir été trop loin dans sa volonté de changement, Sankara a été en particulier l’un des premiers à remettre en cause le rapport de domination Nord-Sud.

21h // SOIRÉE SERVICES PUBLICS

• Liberté égalité banane deVincent Gaillard (2007 – Fiction – 1’ – La Mare aux canards)
  Seul l’actionnariat pourra sauver les services publics. Ensemble modernisons la France  !
• L’Effet boule de neige de Stéphane Cassagne et Yann Voldoire (2005 – Documentaire – 24’ – Autoproduit)
  A Guéret, lors d’une manifestation de défense des services publics, en mars 2005, les leaders socialistes furent froidement accueillis et placés brutalement devant leurs contradictions…
• La Poste, un drôle de pli de Marie-Pierre Jaury (2006 – Documentaire – 50’ – Point du jour)
  À La Poste, les usagers sont devenus des clients et les guichetiers sont désormais invités à vendre des produits maison. L’ouverture du marché européen a amené La Poste à abandonner sa mission de service public pour une culture d’entreprise concurrentielle. Ce documentaire se penche sur les conséquences économiques, politiques et sociales de cette évolution.
• Débat avec Jean-François Vivier, secrétaire général du syndicat SUD-PTT des services postaux parisiens, Frédéric Viale, membre du Conseil d’administration d’Attac France et Liem Hoang Ngoc, économiste.

Samedi 31 janvier

11h

• De l’autre côté de Chantal Akerman (2002 – Documentaire – 99’ – AMIP)
  En quête d’une vie meilleure, de nombreux Mexicains tentent de s’introduire aux Etats-Unis en passant par le désert de l’Arizona et en bravant un redoutable service d’immigration. Chantal Akerman scrute cette frontière et recueille la parole de Mexicains mais aussi de ranchers américains, invitant le spectateur à s’interroger notamment sur la « peur de l’autre».

14h

• Shanghai Express de Zhenchen Liu (2005 – Documentaire – 6’ – Autoproduit)
  Du haut d’un building à Shanghai, un plan séquence confronte l’agitation des hommes et la tranquillité des poissons.
• Paris, roman d’une ville de Stan Neumann (1992 – Documentaire – 52’ – Les Films d’ici)
  S’appuyant sur les travaux de l’historien François Loyer, cette promenade historique et poétique porte un regard passionnant sur Paris. Un voyage dans le temps pour lire dans le tracé des rues et derrière les façades comment la ville s’est modernisée au XIXe siècle et suivre l’évolution des rapports entre espace public et espace privé.

15h30 – 19h // POUVOIR ET POLITIQUE EN AFRIQUE, LE CAS DU CAMEROUN

• Cameroun, autopsie d’une indépendance de Gaëlle Le Roy et Valérie Ozouf (2007 – Documentaire – 52’  – Program 33)
  Malgré leur importance historique, les massacres de l’armée française au Cameroun et les responsabilités politiques sont restés un tabou. L’écrivain camerounais Mongo Beti estimait que le nombre de morts entre 1955 et 1970 se situait entre 60 000 et 400 000. Ce film est une synthèse historique indispensable.
• Débat avec la réalisatrice Gaëlle Le Roy, Jean-Marie Téno, cinéaste camerounais, et Odile Tobner, présidente de l’Association Survie, association luttant contre la Françafrique et pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente.
• Chef ! de Jean-Marie Téno (1999 – Documentaire – 61’ – Les Films du raphia)
  Jean-Marie Téno porte un regard sans concession sur les rapports de pouvoir dans son Cameroun natal. « En faisant ce film, je voulais mettre en avant la responsabilité des chefs, petits et grands, qui, profitant de la tragédie coloniale, se sont transformés en tyrans pour leurs peuples et contribuent pour une part importante à l’édification de cette société gangrenée par la corruption. »
• Rencontre avec le réalisateur

19h – 20h // COUP DE CHAPEAU A LUC MOULLET[/sple_highlight]

Franc-tireur du cinéma, Luc Moullet a signé notamment Anatomie d’un rapport et Genèse d’un repas. Cette séance réunit trois de ses films autour du thème de la ville. Trois courts-métrages à l’humour décapant.

• Les Havres de Luc Moullet (1983 – Documentaire – 12’ – Unité Cinéma de Normandie)
  Un regard amusé sur cette ville portuaire pas comme les autres et sur sa reconstruction après la Seconde Guerre mondiale.
• Le Ventre de l’Amérique de Luc Moullet (1995 – Documentaire – 25’- Les Films d’ici)
  Une visite de Des Moines, ville emblématique de l’Amérique profonde, pour savoir ce qu’a dans le ventre cette cité de l’Iowa.
• Barres de Luc Moullet (1983 – Fiction – 14’ – Les Films d’ici)
  Variations plus ou moins acrobatiques autour des tourniquets du métro parisien.

20h

• Le Jardin de Jad de Georgi Lazarevski (2007 – Documentaire – 60’ – Arturo Mio)
  À l’est de Jérusalem, la construction du mur de séparation se poursuit à quelques mètres d’une maison de retraite, isolant chaque jour un peu plus du monde des vivants les pensionnaires et le personnel soignant. Pourtant, certains résistent dans la révolte ou le déni, l’insouciance ou la nostalgie.
• Rencontre avec l’équipe du film

22h // CONCERT : ESCHANTITS PAR BERNAT COMBI ET OLIVIER PEIRAT

Un moment unique avec Bernat Combi (chant, percussion, accordéon) et Olivier Peirat (vielle à roue, luth, harmonium indien). Ce duo inclassable emmené par un chanteur au charisme hors du commun nous fait vivre comme personne une musique traditionnelle acoustique et spontanée, marquée par ses racines paysannes.

Dimanche 1er février

12h – 15h // GUERRES DES FRONTIERES : LIBAN, PALESTINE

• Chaos créatif : 1er round d’Hassan Zbib (2008 – Documentaire – 66’ – Odelion Films/Planet Korda Pictures)
  Le réalisateur revient dans son village natal du sud Liban au lendemain de la guerre de 2006. À la rencontre de la population, il enregistre, au milieu des décombres, des témoignages sur la survie, la reconstruction, le destin, la guerre et la paix… Portrait d’une communauté blessée mais bien vivante.
• Rencontre avec le réalisateur.
• Bil’in my love de Shai Carmeli Pollack (2007 – Documentaire – 52’ – Claudius Films)
  Dans un village palestinien, chronique de la résistance quotidienne et pacifiste à l’occupation et au redécoupage des terres par les autorités israéliennes. Le réalisateur a accompagné la lutte des villageois en passant plus d’un an sur place.

15h – 16h30 // LA BANLIEUE ROUGE PAR ELLE-MEME

De l’après-guerre aux années 1970, le communisme municipal a vécu son âge d’or, particulièrement en région parisienne.  Cette « banlieue rouge » a fait l’objet de plusieurs films à la demande de certaines municipalités. Retour historique sur les images de cet âge d’or à travers des documents rares choisis pour la variété de leurs styles. Présentation par Danielle Tartakowsky, historienne.

• Aubervilliers d’Eli Lotar  (1945 – Documentaire – 25’ – Ciné-France)
  Commandé au lendemain de la Libération par le maire communiste d’Aubervilliers, Charles Tillon, ce documentaire bénéficie d’un commentaire mémorable de Jacques Prévert et de la musique de Joseph Kosma. Il entend alerter sur les conditions de vie désastreuses dans le quartier insalubre du Landi.
• Vitry, cité laborieuse (1947 – Documentaire – 14’ – Ciné-France)
  À la veille des élections municipales de 1947, ce film présente les bienfaits d’une administration communiste. Passant en revue les réalisations de la mairie, il insiste particulièrement sur la politique en direction de la jeunesse.
• Bagnolet, carrefour de l’Est parisien de Miroslav Sebestik (1973 – Documentaire – 12’ – UNICITÉ)
  Au début des années 1970, Bagnolet est en pleine transformation. Ce court métrage aux effets de montage étonnants interroge élus et habitants de la ville sur ses mutations urbaines (www.cinearchives.org).

16h30

• Étrangers de l’intérieur de Juliette Jourdan (2008 – Documentaire – 52’ – Mémoire Magnétique)
  Dans une petite ville du nord de la République tchèque, le maire monte un mur le long d’un quartier tsigane, les habitants se révoltent et démontent le mur. Une plongée au cœur des familles romani pour dessiner le mur symbolique séparant les Tsiganes des non Tsiganes et pointer le racisme violent qui s’exerce contre ce peuple étranger dans son propre pays.
• Rencontre avec la réalisatrice et le producteur Eric Darmon.

18h30 – 22h // MURS ET FRONTIÈRES DANS LA VILLE

• Shanghai Shanghai de Zhenchen Liu (2006 Documentaire – 10’ – Le Fresnoy, Studio National)
  Entre la ville imaginée et la ville réelle, un portrait de la mégapole à travers la confrontation d’images utopiques, métaphoriques ainsi que des vues documentaires contemporaines.
• Nachbarn/Vecinos (Voisins) de Rouven Rech (2004 – Documentaire – 60’ – Autoproduit)
  En périphérie de Buenos Aires, les riches habitants de la zone résidentielle Nordelta ont entouré ce gigantesque lotissement ultra-sécurisé d’une haute clôture grillagée. Leurs voisins, qui vivent dans le quartier pauvre de Las Tunas, passent chaque jour une sorte de « checkpoint » pour aller y travailler comme domestiques ou jardiniers.
• Under construction de Zhenchen Liu (2007 – Documentaire – 8’ – Le Fresnoy, Studio National)
  Des images saisissantes pour donner à voir les ravages des plans de « rénovation urbaine » de Shanghai forçant chaque année plus de 100 000 familles à quitter leur maison dans les quartiers appelés à la destruction.
• La Zona de Rodrigo Pla (2007 – Fiction – 97’ – Morena Films, Buenaventura Producciones)
  Trois adolescents des quartiers pauvres de Mexico pénètrent dans l’enceinte de La Zona, une cité résidentielle aisée, protégée par un service de sécurité privé. Ils s’introduisent dans une des maisons, mais le cambriolage tourne mal. Plutôt que de prévenir les autorités, les résidents décident de se faire justice eux-mêmes.